Gustave Flaubert
1821 - 1880
1821 - 1880
Biographie
Né
dans une famille de la petite bourgeoisie catholique et d'ancêtres protestants, Gustave Flaubert
est le deuxième enfant d’Achille Cléophas Flaubert (1784-1846),
chirurgien-chef très occupé à l'hôpital Hôtel-Dieu de Rouen, et de son épouse,
Anne Justine Caroline Fleuriot (1793-1872), fille d’un médecin de Pont-L'Évêque.
Il
naît le 12 décembre 1821 après une sœur et
deux frères décédés en bas âge, et sera délaissé en faveur de son frère aîné,
brillant élève admiré par la famille (prénommé Achille comme son père à qui il
succèdera d'ailleurs comme chirurgien-chef de l'Hôtel-Dieu de Rouen). Gustave
Flaubert passe une enfance sans joie, marquée par l'environnement sombre de
l'appartement de fonction de son père à l'hôpital de Rouen (aujourd'hui musée Flaubert et d'histoire de la médecine), mais adoucie par
sa complicité avec sa sœur cadette, Caroline, née trois ans après lui.
Adolescent
aux exaltations romantiques, il est déjà attiré
par l'écriture au cours d'une scolarité vécue sans enthousiasme comme interne
au Collège royal, puis au lycée de Rouen, à partir de l'année 1832. Il y
rencontre Ernest Chevalier avec qui il fonde en 1834 Art et Progrès, un journal manuscrit où
il fait paraître son premier texte public. Il est renvoyé en décembre 1839 pour
indiscipline et passe seul le baccalauréat en 1840. Le premier événement
notable dans sa jeunesse est sa rencontre à Trouville-sur-Mer, durant l'été 1836,
d'Élisa Schlésinger qui laissera une profonde empreinte en
lui jusqu'à la fin de ses jours. Il transposera d'ailleurs cette passion
muette, avec la charge émotionnelle qu'elle a développée chez lui, dans son
roman L'Éducation
sentimentale, en particulier dans la page célèbre
de « l'apparition » de Madame Arnoux au regard du jeune Frédéric et
dans leur dernière rencontre poignante.
Dispensé
de service militaire grâce au tirage au sort qui lui est favorable (cela se
pratiquait ainsi à l'époque), Flaubert entreprend sans conviction, en 1841, des
études de Droit à Paris, ses parents
souhaitant qu'il devienne avocat. Il y mène une vie de bohème agitée, consacrée à
l'écriture. Il y rencontre des personnalités dans les mondes des arts, comme le
sculpteur James Pradier, et de la littérature, comme
l'écrivain Maxime Du Camp qui deviendra son grand ami, le poète
et auteur dramatique Victor Hugo. Il abandonne le droit, qu'il abhorre,
en janvier 1844 après une première grave crise d'épilepsie. Il revient à Rouen,
avant de s'installer en juin 1844 à Croisset, au bord de la Seine, à quelques
kilomètres en aval de Rouen. Il y rédige quelques nouvelles et une première
version de L'Éducation
sentimentale. En début 1846 meurent à peu de
semaines d'intervalle, son père, puis sa jeune sœur (deux mois après son
accouchement — Gustave prendra la charge de sa nièce, Caroline). Son père
laisse en héritage une fortune évaluée à 500 000 francs : il peut
désormais vivre de ses rentes et se consacrer entièrement à l'écriture. C'est
également, au printemps de cette année que commence sa liaison houleuse et intermittente
sur une dizaine d'années avec la poétesse Louise Colet. Jusqu'à leur
rupture — sa dernière lettre à Louise Colet est datée du 6 mars 1855 —, il
entretiendra avec elle une correspondance considérable dans laquelle il développera
son point de vue sur le travail de l'écrivain, les subtilités de la langue
française et ses vues sur les rapports entre hommes et femmes. Gustave Flaubert
au physique de plus en plus massif est cependant un jeune homme sportif :
il pratique la natation, l'escrime, l'équitation, la chasse…
Il
se rend à Paris avec son ami Louis-Hyacinthe Bouilhet pour assister à la Révolution
de 1848. Il lui porte un regard très critique que l'on retrouve dans L'Éducation
sentimentale. Poursuivant ses tentatives
littéraires, il reprend entre mai 1848 et septembre 1849 la première version
commencée en 1847 de La Tentation de
saint Antoine inspirée par un tableau qu'il a vu à Gênes en 1843 au cours
du voyage de noces de sa sœur que la famille accompagnait. Puis Gustave
Flaubert organise, avec Maxime du Camp un long voyage en Orient qui se réalise entre
1849 et 1852. Dans son carnet de voyage, il fait le pari de « tout
dire », depuis la descente éblouissante du Nil jusqu'à sa fréquentation des bordels. Ce voyage qui le
conduit en Égypte et à Jérusalem en passant, au
retour, par Constantinople et l'Italie, nourrira ses écrits
ultérieurs de ses observations, de ses expériences et de ses impressions, par
exemple dans Hérodias.
Le
19 septembre 1851, Flaubert, encouragé
par ses amis Louis Bouilhet et Maxime Du Camp commence la
rédaction de Madame Bovary, en s'inspirant d'un
fait divers normand. Il achèvera son
roman réaliste et psychologique en mai 1856 après 56 mois de travail. Il
fréquente épisodiquement les salons parisiens les plus influents du Second Empire, comme celui de Madame de Loynes dont il est très amoureux ; il y
rencontre entre autres George Sand. À la fin de l'année 1856, Madame Bovary paraît dans La Revue de Paris puis, après avoir
rencontré l'éditeur Michel Lévy, le roman sort en librairie en avril 1857 et fait l’objet d’un procès retentissant
pour atteinte aux bonnes mœurs : Flaubert est acquitté grâce à ses liens
avec la société du Second Empire et avec l'impératrice, ainsi qu'à
l'habileté de son avocat, tandis que Baudelaire, poursuivi par le
même tribunal, pour les mêmes raisons, après publication de son recueil Les Fleurs du mal dans la même année
1857, est condamné. À partir de la parution de Madame Bovary Flaubert poursuit une correspondance avec Marie-Sophie Leroyer de Chantepie, femme de lettres
vivant à Angers, et dévouée aux pauvres. Flaubert se partage dès 1855 entre
Croisset et Paris où il fréquente les milieux littéraires et côtoie les frères Goncourt, Sainte-Beuve, Baudelaire, Théophile Gautier puis, à partir de 1863, Tourgueniev et la Princesse Mathilde.
Le
1er septembre 1857, Flaubert entame la
rédaction de Salammbô, roman historique qui évoque Carthage en révolte au
troisième siècle avant J.-C., et pour cela, il voyage au cours des mois d'avril
et juin 1858 en Tunisie afin de se
documenter et de voir Carthage. Le roman paraît après une longue maturation en 1862.
Deux
ans plus tard, le 1er septembre 1864, Flaubert entreprend
la version définitive de L'Éducation
sentimentale, roman de formation marqué par l'échec
et l'ironie avec des éléments autobiographiques comme la première passion
amoureuse ou les débordements des révolutionnaires de 1848. Le roman est publié
en novembre 1869 : mal accueilli par la critique
il ne s'en vend que quelques centaines d'exemplaires.
Flaubert
continue sa vie mondaine : il rencontre l'empereur, reçoit la Légion
d'honneur en 1866 et resserre ses liens avec George Sand qui le reçoit à Nohant. En juillet 1869, il
est très affecté par la mort de son ami Louis Bouilhet. Rien ne permet
d'affirmer qu'il ait été l'amant de la mère de Guy de Maupassant, sœur de son
ami d'enfance, Alfred Le Poittevin, bien que dans son
livre, La Vie érotique de Flaubert,
publié en 1984 par Jean-Jacques Pauvert, Jacques-Louis
Douchin l'affirmât. Quoi qu'il en soit, Flaubert sera très proche du jeune
Maupassant qui le considèrera comme un père spirituel.
Durant
l'hiver 1870-1871, les Prussiens occupant une partie
de la France dont la Normandie et Croisset,
Flaubert se réfugie avec sa mère chez sa nièce, Caroline, à Rouen ; sa
mère meurt le 6 avril 1872. À cette époque, il
a des difficultés financières liées à la faillite de son neveu par
alliance : il vend ses fermes et quitte par économie son appartement
parisien alors que sa santé devient délicate. Il achève et publie toutefois le 1er avril 1874 la troisième version de La Tentation de saint Antoine, juste
après l'échec de sa pièce de théâtre Le Candidat en mars 1874. Sa production littéraire continue
avec les Trois contes, volume qui comporte
trois nouvelles : Un cœur simple, centré sur la
figure de Félicité inspirée par Julie, nourrice puis domestique qui servira la
famille Flaubert, puis Gustave seul jusqu'à la mort de ce dernier, - La Légende de saint Julien l'Hospitalier,
conte hagiographique des temps médiévaux
écrit en cinq mois en 1875, et Hérodias
autour de la figure de saint Jean Baptiste, écrit dans l'hiver
1875-1876. La publication du volume le 24 avril 1877 est bien accueillie par la critique.
De
1877 à 1880, il poursuit la rédaction de Bouvard et Pécuchet, qu'il avait entamée
en 1872-1874 : l'œuvre satirique pour laquelle il réunissait une
documentation immense restera inachevée, elle sera publiée en l'état dans
l'année 1881, un an après sa
mort.
Ses
dernières années sont assombries par la disparition de ses amis, les
difficultés financières et par des problèmes de santé. Il meurt subitement le 8 mai 1880, à Canteleu, au hameau de Croisset, foudroyé par une hémorragie cérébrale. Son enterrement au cimetière monumental de Rouen se déroule le 11 mai 1880, en présence de
nombreux écrivains importants qui le reconnaissent comme leur maître, qu'il
s'agisse d'Émile Zola, d'Alphonse Daudet, d'Edmond de Goncourt, de Théodore de Banville ou de Guy de Maupassant, dont il avait encouragé la carrière
depuis 1873.
La
Bibliothèque historique de la ville de Paris possède le manuscrit
de l'Éducation sentimentale ainsi que 36 carnets de notes de voyages et de
lectures écrites de la main de l'écrivain. Ce fonds a été légué par sa nièce en
1931.
Article 1. Творчий шлях Флобера (ukr) Télécharger
Article 2. Конфлікт між мрією та реальністю в романі Г.Флобера Пані Боварі (ukr)
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